En tant que chrétien, pourquoi s’intéresser au judaïsme ?

Chez Abbé Gilles par divers moyens je cherche à défendre la vie, à encourager la foi chrétienne, à faire valoir la tradition catholique, à édifier le Mariage en son lien au Créateur, à encourager les familles et les individus, et à appuyer les disciples missionnaires de Jésus.  G.S.

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« QUI RENCONTRE JÉSUS CHRIST RENCONTRE LE JUDAÏSME »

Jean Paul II, repris par Benoît XVI*

https://rencontresjuifschretiens.wordpress.com/category/source/

« L’enseignement de Notre Seigneur, à titre de rabbi, était un commentaire continu de la liturgie synagogale, si bien que la mémoire des apôtres était nécessairement organisée en référence constante aux lectures des shabbats » Citation d’après le Père Frédéric Guigain, « Exégèse d’oralité I », page 182

On peut tenter d’expliquer en quelques paragraphes l’influence du judaïsme sur le christianisme et la relation entre Israël et l’Eglise : En tant que chrétien, pourquoi s’intéresser au judaïsme ?

Le christianisme

  • Le judaïsme nous permet de mieux lire les Evangiles : ainsi nous comprenons mieux les gestes et les paroles de Jésus ; nous pouvons voir ce qu’il a repris du judaïsme et ce qu’il a ajouté ou modifié. 

  • Le judaïsme nous aide à comprendre les fêtes chrétiennes : Pessah nous aide à comprendre Pâques, Shavouot Pentecôte, Kippour le Vendredi Saint, Soukot les fêtes des Rameaux et de la Transfiguration…

  • Le judaïsme nous aide à aller plus loin dans la compréhension des sacrements, en particulier celui de la messe. La circoncision nous aide à comprendre le baptême ; Roch HaChana et Kippour nous aident à comprendre le sacrement de Réconciliation ; la liturgie du shabbat et celle de Pessah nous aident à comprendre l’Eucharistie… La messe reprend en un seul moment (la célébration de la Parole et du repas) deux rassemblements liturgiques juifs : d’une part la liturgie de la Parole dans les offices à la synagogue, et d’autre part la liturgie familiale du repas sabbatique ou du repas pascal.(1)

  • Nous sommes de la descendance d’Abraham, « notre père à tous » (Romains 4,16). « Il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais » (Le Magnificat)(2).

La prière

  • Grâce au judaïsme nous pouvons mieux comprendre de quelle façon Jésus a vécu la prière à la maison, premier lieu liturgique, premier lieu de transmission de la religion.

  • Le judaïsme peut nous aider à mieux vivre la prière en communauté. En effet on peut aller à la messe sans rencontrer personne alors qu’on peut difficilement participer à un office à la synagogue de manière anonyme. Le temps passé à la synagogue lors du shabbat pour nous aider à reconsidérer notre façon de vivre le dimanche, le plus souvent réduit à une heure furtive de célébration communautaire.

Le couple et la famille

  • Le judaïsme nous montre quel est le regard de Jésus sur la famille. Le judaïsme prend en compte les enfants, le père, la mère ; et les membres de la famille défunts.

  • Le judaïsme nous montre quel est le regard de Jésus sur le couple, lieu de présence de Dieu (la Shékhina).

La connaissance religieuse

  • Le judaïsme nous permet de savoir un peu comment Jésus a été éduqué car il est visiblement imprégné de la pédagogie juive de la transmission (les fêtes par exemple ont un but pédagogique en direction à la fois des enfants et des adultes).

  • Le judaïsme nous enseigne beaucoup sur la Bible. En effet, le premier pilier de la synagogue est l’étude (le second la prière et le troisième la charité) ; aussi, chaque juif ayant eu une éducation religieuse est capable de commenter la Torah.

  • Le judaïsme nous aide à mieux connaître de quelle manière Jésus a étudié et enseigné. En effet dans le judaïsme on ne peut pas et on ne doit pas étudier seul. Il faut être au minimum deux pour pouvoir échanger. Et puis, lors d’un enseignement du rabbin il est possible et recommandé de l’interrompre pour poser des questions, ou même contester ce qu’il enseigne.

Cohérence de vie de chaque instant

  • Le judaïsme nous montre comment Jésus vivait la sanctification de la vie dans sa globalité et non pas seulement lors de moments religieux ou dans des lieux religieux. En effet le judaïsme englobe tous les détails du quotidien de la vie, notamment par les mitzvot (que l’on peut traduire par « commandements »).

  • Le judaïsme peut nous apprendre à introduire dans notre maison (« l’église domestique ») le sens du sacré. En effet, depuis la destruction du Temple, c’est la maison familiale qui est devenue le « Temple » ; c’est autour de la table (du shabbat, de Pessah) que se déroulent les cérémonies qui avaient lieu au Temple. Dans le judaïsme la table a remplacé l’autel et le père de famille fait fonction de Grand Prêtre.

  • Le judaïsme nous apporte des éclairages utiles et concrets sur notre comportement par rapport à l’argent, à la sexualité, aux relations sociales.

L’organisation de la communauté religieuse

  • Le judaïsme nous donne de précieuses indications sur l’atmosphère religieuse dans laquelle Jésus a vécu (même si le judaïsme d’aujourd’hui est un peu différent de celui de l’époque du Christ du fait notamment de l’absence de Temple et de prêtres). Nous pouvons ainsi mieux comprendre l’organisation religieuse d’une communauté juive et la place des laïcs au temps du Christ. En effet, le rabbin n’est pas prêtre, il est une autorité religieuse du fait de son savoir et de son ordination et celle-ci n’est pas un sacrement. Aussi, en cas d’absence de rabbin, un laïc peut le remplacer aussi bien pour enseigner que pour diriger l’office, célébrer une bar mitsva (entrée dans la majorité religieuse à treize ans) ou un mariage. De plus l’office peut être mené à tour de rôle par n’importe quel homme dès sa bar mitsva.

  • Le judaïsme nous fait mieux connaître la place de Marie, la mère de Jésus dans la liturgie domestique. La place de la femme en tant que reine de la maison lors du shabbat lui donne un rôle essentiel que personne ne peut tenir à sa place. C’est par exemple elle qui allume les bougies qui indiquent l’entrée dans le temps du shabbat à la maison. C’est à elle que son mari adresse à voix haute la lecture de l’éloge de « la femme vaillante » (Proverbes 31,10-31).

Le peuple de Dieu

  • Le judaïsme de l’époque du Christ a donné naissance au christianisme ; il est sa matrice. Comment peut-on ne pas s’intéresser à sa propre mère ? « relation indissoluble qui relie le christianisme à la religion juive comme à sa matrice éternellement vivante et valable » (Benoît XVI)(3)

  • Les juifs sont « nos frères aînés » (Jean Paul II)(4) Comment peut-on ne pas s’intéresser à son grand frère ? En nous intéressant au judaïsme, nous n’allons pas devenir juifs (sauf si nions ou relativisons la divinité du Christ) mais cela va au contraire nous aider à être plus conscients de notre identité chrétienne.

  • L’arbre retrouve sa terre. Le fils retourne auprès de son frère aîné, chez son père. Le père invite le grand frère à se réjouir avec son petit frère : « Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi ; mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé. » (Luc 15.31-32)

  • Le judaïsme est la religion du peuple de Dieu et en tant que chrétiens nous nous sommes incorporés au peuple juif, Israël(5). « L’on ne peut recevoir l’Esprit de Jésus qu’à la condition stricte de partager l’espérance d’Israël et d’y accéder (…) Le baptême (…) est une incorporation au Christ. Mais il est aussi, en même temps et indissolublement, une incorporation à Israël »(6). Il n’y a dans cette relation aucune supériorité ou infériorité, aucun prosélytisme, mais plutôt complémentarité et convergence. « « Vous n’étiez pas du peuple ; maintenant vous en êtes, vous êtes le peuple que Dieu s’est acquis. » (Voir Isaïe 54,1-3 ; 55,5) Il n’y a là aucune substitution, mais une agrégation au peuple (…). » (Cardinal Jean-Marie Lustiger)(7).

L’amour

  • Le judaïsme nous enseigne de manière précise comment aimer, et nous, chrétiens, tellement persuadés de tout savoir sur le sujet de l’amour, n’accordons plus aux juifs que l’idée de justice sans leur imaginer la moindre notion de miséricorde et de compassion. En effet, pour les juifs, il ne suffit pas de devoir aimer mais il importe surtout de savoir de quelle manière pratiquer concrètement ce commandement. Pour les juifs, la réponse est dans les mitsvot qui indiquent précisément comment se comporter : l’amour de Dieu et l’amour du prochain demandent de la « justesse » dans l’intention et dans l’action.

  • Le judaïsme nous permet de mieux définir la justice qui ne peut être séparée de l’amour. En hébreu le mot « justice » se traduit –entre autres- par « tsedek », qui a donné tsedaka : la charité comme acte de justice. En effet, dans le judaïsme, donner et aimer constituent des actes de justice. Pour les juifs, celui qui est apprécié pour sa bonté est appelé « Juste ».

Le Christ

  • Le judaïsme -même si les juifs en général n’en sont pas conscients- illumine le Christ, le Messie. L’Eglise est fondée sur la déclaration de Pierre à Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ». Or Jésus n’est pas un messie venu de nulle part, il est le Messie d’Israël. Nous intéresser au judaïsme nous permet de mieux connaître la personne du Christ à travers son peuple, Israël, le peuple de Dieu. (à l’époque de Jésus la notion de messie signifie un descendant de la dynastie de David, oint comme roi, et qui devra restaurer la souveraineté d’Israël, donc libérer son peuple de l’occupant romain)

  • Le Christ-Messie ne s’adresse pas directement à toute l’humanité mais d’abord à son peuple Israël et par son peuple à l’humanité. L’Eglise est d’abord constituée de juifs (les apôtres) qui s’adressent à l’humanité. On pourrait dire que l’humanité entre dans ce groupe de juifs qui ont reconnu le Messie et qu’ainsi, d’une certaine manière, l’humanité entre dans le peuple de Dieu, Israël.

  • Le judaïsme a beaucoup à nous apprendre sur l’humanité du Christ, sur son identité juive : sa religion, sa culture, son Histoire, sa terre…

  • Le judaïsme a beaucoup à nous apprendre sur la divinité du Christ. En effet Jésus est « vrai homme et vrai Dieu »(8) et « Il est Dieu né de Dieu » (Credo). Aussi nous ne pouvons pas parler de sa divinité sans nous intéresser au sens du mot « divinité » dans le judaïsme.

La Trinité et le Nom de Dieu

  • Le judaïsme nous éclaire sur le sens du mot Dieu et par conséquent sur la Trinité (sachant que la notion de Trinité telle qu’elle est professée par la foi chrétienne est étrangère au judaïsme). Nous ne pouvons prétendre connaître Dieu sans avoir quelques connaissances des traductions de ce mot dans la Bible hébraïque. Le judaïsme nous éclaire sur la Trinité en nous éclairant notamment sur la distinction entre « Elohim » (le Dieu Créateur) et « Ha Chem » (le Tétragramme ou « Le Nom » révélé au Sinaï et imprononçable en-dehors du Temple). Et le Saint-Esprit peut sans doute être rapproché du mot « Shekhina » (la présence divine).

  • Le judaïsme nous rappelle l’inaccessibilité de Dieu. Il serait trop simpliste de se contenter de traduire un mot par un autre, un mot chrétien par un mot juif. La Vérité est plus subtile et ne se laisse pas enfermer dans des mots ou des pensées. Le judaïsme est une religion vécue où l’on n’étudie pas la théologie car on ne parle pas de Dieu mais on s’adresse à Lui par la prière et l’application de sa Volonté, c’est-à-dire de ses commandements.

  • Le judaïsme nous apprend à sanctifier le Nom de Dieu. Les Protestants disent « le Seigneur », « l’Eternel », « Jéhovah » ou « Iéovah ». Les catholiques disaient « Yahvé » et maintenant -comme la plupart des Protestants- disent « le Seigneur ». Ces traductions du Tétragramme יְהוָה sont aussi éloignées les unes que les autres du mot hébreu יְהוָה. Les juifs, respectueux du mystère divin, n’essaient pas de traduire le Nom sacré. Pour parler de Dieu ils disent « Ha Chem » (Le Nom), et pour s’adresser à Lui dans les prières ils disent « Adonaï », Seigneur.

Jésus et Dieu

  • Le judaïsme est la religion de Jésus ; il est juif.

  • Jésus n’est pas le fils d’un dieu inconnu mais le Fils du Dieu d’Israël. Comment connaître « le Dieu d’Israël devenu le Dieu des nations » (Cardinal Ratzinger)(9) sans connaître « le peuple qui porte son Nom » (Ecclésiastique ou Siracide 36, 17) ?

Notes :

* Jean Paul II à Mayence en 1980, citant les évêques allemands ; Benoît XVI à Cologne en 2005. Dans la revue « Sens » année 2006 n° 7/8, page 456.

(1) Voir le livre du Cardinal Lustiger, La Messe, Bayard Editions, 1988, page 33.

(2) Luc 1, 46-55

(3) Rome, catéchèse du mercredi 28 juin 2006.

(4) Le 13 avril 1986 lors de sa visite à la synagogue de Rome.

(5) Le peuple de Jésus, c’est Israël. Ce mot a dans ce texte bien sûr le sens de peuple hébreu ou peuple juif. Le terme Israël n’a donc pas ici le sens restreint et particulier d’Etat d’Israël. Israël en tant que peuple élu a un sens sacré alors que l’Etat d’Israël est un Etat comme tous les Etats.

(6) Cardinal Jean-Marie Lustiger, La Promesse, Editions Parole et Silence, 1999, page 99.

(7) La Promesse, page 132.

« C’est par et dans le Christ que les païens entrent à leur tour dans l’élection d’Israël, par le baptême. Le Cardinal Lustiger fait remarquer à ce propos qu’au temps du Christ, le baptême pouvait être pratiqué en milieu juif sur les prosélytes ; il s’agissait alors de leur proposer un rite de substitution à la circoncision, à laquelle beaucoup d’entre eux répugnaient (p. 87). L’incorporation des païens à Israël était donc déjà pratiquée, et sans doute bien plus aisément que dans le judaïsme actuel, avant la prédication de Jésus. Mais le Christ accomplit pleinement cette extension de l’élection d’Israël à toute l’humanité parce qu’il s’est lui-même soumis au rite du baptême de Jean : il a voulu montrer, par cette humble démarche, que l’élection n’est pas un dû dont on pourrait se glorifier, mais un don qui reste toujours à recevoir, de la part d’Israël et de la part de l’Église, comme une pure grâce. En permettant à tous d’entrer dans l’histoire du salut, Jésus invite Israël lui-même, le peuple élu par excellence, à pour ainsi dire « remettre » sa propre élection dans les mains de Dieu, reconnaissant ainsi qu’elle n’est pas sa propriété, mais qu’elle est appelée à être accordée à tous les hommes. « Pour le païen pécheur, c’est une grâce que d’avoir accès dans le Christ à la richesse d’Israël ; et pour le juif qui doit lui aussi se reconnaître pécheur par rapport à la Loi, la venue du païen lui démontre la gratuité et la fécondité du don qu’il a reçu » (p. 139). Le Christ vient donc accomplir l’élection en la renouvelant et en l’élargissant au monde entier. Dans cette perspective, et les Juifs et les païens doivent la recevoir comme un don gracieux, sans aucun mérite de leur part. »

(revue-resurrection.org)

(8) Catéchisme de l’Eglise Catholique § 464

(9) L’unique alliance de Dieu et le pluralisme des religions, Editions Parole et silence, 1999, pages 11 et 87.

Nous remercions le Cardinal Philippe Barbarin, le Père Michel Remaud, le Père François Lestang, le Père Rafic Nahra et le Père David Neuhaus qui ont bien voulu relire ce texte.

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Prière de Jean Paul II à l’intention du peuple juif

dormition1« Dieu d’Abraham, Dieu des prophètes, Dieu de Jésus Christ, en toi, tout est contenu; vers toi, tout se dirige ; tu es le terme de tout.

Exauce notre prière à l’intention du peuple juif qu’en raison de ses pères, tu continues de chérir.

Suscite en lui le désir toujours plus vif de pénétrer profondément ta vérité et ton amour.

Assiste-le pour que, dans ses efforts pour la paix et la justice, il soit soutenu dans sa grande mission de révélation au monde de ta bénédiction.

Qu’il rencontre respect et amour chez ceux qui ne comprennent pas encore ses souffrances, comme chez ceux qui compatissent aux blessures profondes qui lui ont été infligées, avec le sentiment du respect mutuel des uns envers les autres.
Souviens-toi des générations nouvelles, des jeunes et des enfants : qu’ils persistent dans la fidélité envers toi, dans ce qui constitue l’exceptionnel mystère de leur vocation.

Inspire-les pour que l’humanité comprenne par leurs témoignages que tous les peuples ont une seule origine et une seule fin : Dieu, dont le dessein de salut s’étend à tous les hommes.

Amen. »
Emplacement du ghetto de Varsovie, 11 juin 1999

Voir tous les textes au lien suivant : 

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Chez Abbé Gilles par divers moyens je cherche à défendre la vie, à encourager la foi chrétienne, à faire valoir la tradition catholique, à édifier le Mariage en son lien au Créateur, à encourager les familles et les individus, et à appuyer les disciples missionnaires de Jésus.  G.S.

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Relations de citoyens entre eux perturbées par des différences idéologiques, religieuses, sociales, et autres

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On ne peut pas éviter de parler des kamikazes musulmans radicaux.... 

Au milieu du 20e siècle en Europe un genre de génocide visait les juifs. À l'origine ce sont des préjugés qui se sont transformés en idéologie raciste pour enfin aboutir dans l'Holocauste. Le 20e siècle a vu naître de la violence invoquant cette fois des principes islamistes fondamentaux et en général les pays occidentaux en sont la cible. Les guerres mondiales du 20e siècle avaient détruit l'Empire Ottoman et les pays islamiques s'en étaient trouvés désemparés. Depuis lors dans nos pays occidentaux il est souvent question d'islamophobie, c'est-à-dire, de discrimination injuste envers des personnes musulmanes. Pour mieux comprendre pourquoi il y en a en occident qui s'en prennent aux personnes manifestemment musulmanes, il faut se rappeler de quelques faits. 

Des kamikazes juifs ou chrétiens...? ... non, pas vraiment.... 

Très rarement ou jamais des juifs s'en prennent aux non-juifs pour les tuer ou détruire leurs immeubles. Il y a sans doute des exceptions en Israël où l'occupation et le déplacement de populations est une politique de l'état.

Très rarement ou jamais des chrétiens vont tuer des non-chrétiens ou détruire leurs immeubles. 

Dans un rare attentat du genre, le criminel qui se déclarerait motivé par sa foi chrétienne serait vu insensé.

Il y a apparemment maintenant en Inde des Hindous radicaux qui pratiquent ce genre de violence aussi.

Les musulmans de doivent-ils pas dénoncer les kamikazes musulmans radicaux? 

Ce sont les kamikazes musulmans qui détruisent des immeubles publiques et églises en invoquant l'Islam. Les médias nous font savoir que dans les mosquées de l'occident il y a de plus en plus de prédicateurs itinérants qui apportent une indoctrination de "radicalisation" des musulmans contre "les infidèles" - les non-Musulmans. 

Rares sont les voix de personnes ou d'institutions publiques ou politiques musulmanes qui se prononcent contre cette violence. Pourquoi se surprendre que peu à peu des citoyens deviennent méfiants envers des musulmans? À tout moment, ces con-citoyens pourraient-ils se tourner contre nous? 

Quoi faire devant les musulmans qui revendiquent la "Loi de Charia" chez nous?

Désormais des citoyens musulmans exigent que nos institutions publiques et sociales reconnaissent la "Loi de la Sharia" - ne faut-il pas craindre qu'un jour cette loi de l'Islam pourrait remplacer nos codes anglais et français actuels, favorisant le Musulman contre le non-Musulman? La Charia est contraire à la démocracie. 

Nous devons certainement prendre soin de ne pas pratiquer de discrimination injuste contre toute personne, y compris les musulmans. Cependant, nos relations dans le grand public pourraient s'améliorer si davantage de musulmans se déclaraient contre les attentats ainsi que du mouvement de radicalisation de l'Islam. On peut s'imaginer qu'ils pourraient s'abstenir de le faire par crainte de représailles de la part des radicaux. 

Et voilà pourquoi nous en sommes là où nous en sommes.... 

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La "radicalisation" des musulmans partout dans le monde depuis 1928 

Il faut connaître le mouvement de "l'association des Frères musulmans" qui à partir de 1928 chercha à rétablir dans le monde un caliphat (état islamique) après la défaite et la disparition du caliphat de l'Empire Ottoman lors de la Première Guerre Mondiale. Ce mouvement fait la promotion avec zèle et vigueur d'une interprétation littérale des versets du Coran qui préconisent la conquête du monde pour l'Islam et la soumission par force de toute personne qui refuse de se convertir à l'Islam. Tous les moyens sont alors bons, y compris la violence. 

👉 L'INTRODUCTION DE LA CHARIA DANS LA CONSTITUTION ÉGYPTIENNE:
SES CAUSES ET SES CONSÉQUENCES SUR LA LAÏCITÉ

MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN SCIENCE POLITIQUE PAR ANNIE FRÉCHETTE - AVRIL 2010 - UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

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👉 Expansion de l'islamL'expansion de l'islam désigne la politique de conquête arabe du milieu des années 630 et l’expansion concomitante de l'islam au VIIIe siècle.

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VivRe ensemBLe - HIVER 2012 - VOLUME 19, N° 64
BULLETIN DE LIAISON EN PASTORALE INTERCULTURELLE • CENTRE JUSTICE ET FOI

Lire ces articles au complèt :           👉  https://cjf.qc.ca/wp-content/uploads/upload/ve_bulletins/48_Vol_19_No_64_Contrer-islamophobie.pdf

Appréhender les contours de l’islamophobie pour la contrer - par Mouloud Idir

• Naïma Bendriss - En marge de la société: les arabes et les musulmans
• Entretien avec le sociologue Vincent Geisser - Lutter contre l’islamophobie, c’est défendre les valeurs de la France
• Karoline Truchon - Sortir des représentations fondées sur des préjugés pour lutter contre l’islamophobie
• Leïla Benhadjoudja - Des voix féministes dans l’islam: le cas du féminisme islamique dans les États musulmans et en contexte migratoire
• Élisabeth Garant - Recension de livre: Évincer les musulmans de l’espace politique
•Gregory Baum - Recension de livre: La mort musulmane en contexte d’immigration et d’islam minoritaire

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👉 L’islamophobie est bel et bien du racismePar Dalila Awada

19 mars 2019 | mise à jour le: 2 avril 2019

Il devient de plus en plus difficile de nier l’existence de l’islamophobie, ce racisme qui vise les personnes de confession musulmane. Pourtant, même après un épisode aussi spectaculairement tragique que celui ayant eu lieu à Christchurch vendredi dernier, il se trouve encore des gens pour remettre en question l’existence de l’islamophobie, ou alors son illégitimité. Je propose de retourner à la base du phénomène et de réaffirmer qu’il s’agit d’une forme de racisme grave. Plusieurs nient l’existence de l’islamophobe à partir de ce raisonnement: l’islam n’est pas une race, donc l’islamophobie n’est pas du racisme. L’islam n’est effectivement pas une race. Il n’en demeure pas moins que les personnes de confession musulmane sont confrontées à des actes et des paroles racistes, précisément parce qu’elles sont musulmanes.

Lire l'article au complèt :            👉 https://journalmetro.com/actualites/national/2255913/lislamophobie-est-bel-et-bien-du-racisme/

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L'euthanasie et le suicide assisté: pourquoi pas? Réponses éclairs à des arguments courants - Organisme catholique pour la vie et la famille

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Commémoration chrétienne de la Shoah par le rabbin Leigh Lerner - Église St-Luc, Dollard-des-Ormeaux, le 1er mai 2011.

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Votre Communauté Chrétienne a célébré Pâques et vous êtes maintenant en marche vers la Pentecôte.

Nous, les Juifs, avons célébré la Pâque (Pesach, Passover) et nous cheminons maintenant vers un autre grand jour : Shavuot. Les deux fêtes ont beaucoup en commun.

 Le mot Pentecôte signifie 50e : 50 jours après Pâques, l’Esprit Saint descendit dans ce monde. Votre célébration chrétienne de la Pentecôte découle de nos pratiques juives.

Dans la tradition juive, nous comptons une «semaine des semaines», c’est-à-dire 7x7jours à partir du 2e jour de la Pâque. Si nous avions compté à partir du 1e jour, ce serait 50 jours. Alors, nous arrivons à Shavuot (la fête des 7 semaines), fête qui commémore le don de la Torah au mont Sinaï. À Shavuot, la Parole de Dieu vient dans ce monde dans une grande révélation. Donc votre célébration de l’Esprit Saint est directement liée à notre Shavuot.

Les lectures de la Pentecôte, tirées des Actes des Apôtres nous indiquent comment l’Esprit Saint descend sur les premiers disciples de Jésus, les rendant capables de parler d’autres langues et d’entendre de Dieu des choses merveilleuses et ce,  dans leur propre langue. Ceci aussi reflète un vieil enseignement rabbinique qui dit que quand la Torah a été donnée, Dieu ne l’a pas donnée seulement en hébreu. La légende dit qu’au mont Sinaï, Dieu a donné la Torah en 70 langues, c’est-à-dire en toutes les langues de la terre. Le Décalogue, la Torah et la Bible appartiennent à tous et chaque personne peut comprendre son message.

Comment le livre des Actes décrit-il la venue de l’Esprit Saint?

Comme un coup de vent violent qui a rempli la maison où ils se trouvaient. Ce vent apportait la Bonne Nouvelle mais la Bible mentionne aussi un autre vent violent, un tourbillon de destruction. Parlant de la communauté juive en exil, Isaïe dit : « humiliée, ballottée, privée de tout réconfort» (54 :11 )

De même, ce pauvre Job après avoir subi tant d’épreuves, entend la voix de Dieu dans un ouragan, symbole du chaos de sa vie ( Job 38.1 )

Et quel est le mot qui décrit la destruction que Job a vue? Shoah.

Aujourd’hui, nous nous souvenons que la Bonne Nouvelle n’est pas la seule nouvelle qui arrive sur les ailes du vent.

Les vents de l’histoire ont soufflé avec une force destructrice, la Shoah, l’Holocauste : six millions de Juifs ont été détruits par les Nazis et par ceux qui ont coopéré avec eux.

Comment puis-je mieux faire comprendre cette tragédie de l’exécution de six millions de Juifs? La population du Québec est de 7,800,000 habitants. La population de l’île de Montréal est de 1,800,000 habitants. Imaginez, vous vivez sur l’île de Montréal et un beau jour vous décidez de vous rendre à Québec. Sur la Rive Sud : personne. Dans le centre du Québec : personne.

Dans la Mauricie : personne. Dans la ville de Québec : pas un être vivant. Vous poussez plus loin cherchant des êtres humains. La Beauce, le Lac St-Jean, l’Estrie, la Montérégie, Gatineau, les Laurentides, Laval : toujours personne. Les bâtiments sont là mais pas un être humain. Vous revenez à Montréal, tout heureux de retrouver chacun de ses 1,800,000 êtres vivants, tout heureux de retrouver l’humanité.

Quand quelques-uns des survivants retournèrent dans leur patelin, sauf quelques rares exceptions, ils trouvèrent les communautés juives rasées, détruites. Les maisons souvent occupées par des locaux qui se les étaient appropriées. Les survivants vécurent en réfugiés sur des terres où ils avaient vécu plus de 2000 ans et dont ils se sentaient soudain expulsés. La communauté juive avait été rasée, rayée de la carte, effacée par le meurtre.

À l’exception des Juifs de l’ex Union Soviétique et de l’Angleterre, très peu ont survécu. Encore aujourd’hui, nous respirons la poussière de leur cendre : 6 millions.  Pour arrêter cette destruction, très peu de voix se sont élevées parmi les 70 langues de la terre. Et plusieurs ont refusé d’entendre les cris de ceux qui ont été balayés par la force dévastatrice de la Shoah. À cette époque, la politique du Canada sur les réfugiés juifs était simple – un seul réfugié était de trop -  Oui, c’est vrai, j’ai vu moi-même les documents du gouvernement.

Jean nous dit que Dieu a envoyé l’Esprit Saint et son souffle était  beaucoup plus doux et léger que le vent violent du livre des Actes. De même, si Moïse a entendu Dieu dans le tonnerre et les éclairs, Élie, le prophète n’a entendu Dieu ni dans le tonnerre ni dans le tremblement de terre, mais bien dans une brise  douce et légère.

De nos jours, en commémorant les six millions, laissons ce souffle léger de Dieu parler à la conscience de chaque être humain. Disons ensemble; «jamais plus de Shoah, jamais plus de génocide.»

 Nous n’avons pas entendu cette voix dans l’Europe nazie, ni au Cambodge, ni en Bosnie, ni au Rwanda. Maintenant la plainte vient du Darfour, région du Soudan : sommes-nous encore sourds?

«Kol demama daka» cette petite voix faible et légère peut encore être entendue dans chacune de nos langues. Laissons la mémoire de la Shoah nous rappeler que nous pouvons faire la différence entre la vie et la mort de peuples entiers à condition que nous soyons à l’écoute de cette petite voix douce et légère : la voix de Dieu. Amen.

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Chez Abbé Gilles par divers moyens je cherche à défendre la vie, à encourager la foi chrétienne, à faire valoir la tradition catholique, à édifier le Mariage en son lien au Créateur, à encourager les familles et les individus, et à appuyer les disciples missionnaires de Jésus.  G.S.

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© 2004-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
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LE JOUG DE L'ISLAM : une heure de louange et intercession pour les Chrétiens asservis - Vos petites soeurs de Bagdad

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Le 10 novembre 2010, nos petites soeurs de Bagdad nous ont envoyé les paroles recueillies auprès de frères et soeurs chrétiens qu’elles sont allées visiter dans les hôpitaux de Bagdad.

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LE MASSACRE DE CHRÉTIENS EN IRAK – Novembre 2010

À : louange.et.gloire@free.fr

Objet : LE JOUG DE L'ISLAM : une heure de louange et intercession pour les Chrétiens asservis "Alleluia-france"

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FAITES SUIVRE A TOUS VOS CONTACTS CHRÉTIENS..

Pour tous ceux qui ne pourront venir à Paris nous suggérons que ce dimanche que vous preniez une heure de louange et d'intercession pour les Chrétiens  vivant dans leur propre pays, comme des dhimmis, sous le joug d'un islam de plus en plus lourd.

Faites ouvrir vos églises, vos temples, vos maisons, vos cœurs pour les rassembler dans la puissance du Saint Esprit...

Dimanche (Manifestation de soutien à PARIS aux chrétiens d’Orient le dimanche 14 novembre 2010 rassemblement au pied de la Statue de la Liberté à 14H, Pont de Grenelle, Paris 15e) une manifestation de soutien aux Chrétiens d'Irak et plus largement aux chrétiens.

Le père Pierre Marie SOUBEYRAND de Lourdes, vous joint aussi une lettre des petites sœurs de Jésus de Bagdad: un témoignage poignant de douleur et de foi et qui appelle notre prière et notre amitié pour nos frères. A lire absolument car c'est ce qui risque d'arriver en Europe sous peu de temps

Patrick Scherrer du conseil d'Alleluia-France

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Nous voulons commencer cette lettre par vous remercier de tous les messages de communion et de solidarité que nous avons reçus. Il y a beaucoup de catastrophes naturelles en ce moment dans le monde qui font des victimes bien plus nombreuses que chez nous, mais la cause n’en est pas la haine, c’est ce qui fait toute la différence.Chers frères et soeurs de partout,

Notre église est habituée aux coups durs, mais c’est la 1ere fois que c’est aussi violent et sauvage et surtout la 1ere fois que cela se passé a l’intérieur de l’église, d’habitude ils font exploser des bombes dans la cour des églises.

L’église Notre Dame du Salut est une des 3 églises syriaques catholiques de Bagdad, la plupart des gens qui la fréquentent sont des chrétiens de rite syriaque originaires de Mossoul ou des 3 villages chrétiens syriaques proches de Mossoul : Qaraqosh dont sont originaires nos ps. Virgin Hanan et Rajah Nour, Bartolla et Bashiqa dont est originaire ps. Mariam Farah. Grâces à Dieu aucune d’elles n’a eu de parents proches tués ou blessés gravement. L’église a été prise d’assaut le Dimanche 31 Octobre après midi, juste après le sermon du Père Tha’er qui célébrait la messe. Le père Wasim, qui est le fils d’une cousine de ps. Lamia, confessait au fond de l’église près de la porte d’entrée, le père Raphaël était dans le choeur. Les attaquants étaient de très jeunes gens (14-15 ans) non masqués armés de mitraillettes, de grenades et ils portaient une ceinture explosive. Ils ont tout de suite ouvert le feu, tuant le père Wasim qui tentait de fermer la porte de l’église, puis ils ont tiré aveuglément après avoir ordonne aux gens de se jeter à terre, de ne plus bouger et de ne pas crier. Certaines ont réussi à envoyer des messages par téléphone portable pour donner l’alerte, mais après les assaillants tiraient sur toute personne qu’ils voyaient utiliser son portable. Le père Tha’er qui continuait à célébrer a été tue à l’autel dans ses habits sacerdotaux, son frère et sa mère ont été tués également.

Après, cela a été le massacre, nous ne pouvons pas raconter tout ce que les gens nous ont dit, même les enfants qui criaient étaient tués. Certaines personnes s’étaient réfugiées dans la sacristie en barricadant la porte, mais ils sont montés sur la terrasse de l’église et ont jeté des grenades par les fenêtres de la sacristie qui sont en hauteur.

Tout ceci laisse penser que c’était une attaque bien préparée et qu’ils avaient eu de l’aide de l’extérieur, comment ont-ils pu forcer le barrage de police (dans la rue qui va a l’église) et connaître le chemin de la terrasse etc..?

Ils ont mitraillé également les appareils d’air conditionné pour que le gaz en s’échappant asphyxie les gens qui étaient proches.

Ils ont mitraillé la Croix en se moquant et en disant aux gens : “ dites-lui de vous sauver “, ils ont aussi prié l’appel à la prière : Allah akbar, la ilah illallah… Et à la fin quand l’armée a été sur le point d’entrer, ils se sont fait exploser.

L’armée et les secours ont mis presque 2 heures à arriver, ainsi que les américains qui survolaient en hélicoptère, mais l’armée n’est pas entraînée à gérer ce genre de situation et ils ne savaient pas bien quoi faire. Pourquoi ont-ils mis si longtemps à arriver?

Tout s’est termine vers 10 h 30- 11h du soir, cela a duré très longtemps et nous pensons que beaucoup de personnes sont mortes suite a l’hémorragie de leurs blessures.

Apres, les blesses ont été emmenés dans différents hôpitaux et les morts à la morgue. Les gens ont commence à arriver pour savoir ce qui s’était passé et prendre des nouvelles de leurs proches, mais l’église était interdite d’accès et les gens ont commencé à aller d’hôpital en hôpital à la recherche de leurs proches, nous avons vu des gens qui ont cherché leur proche jusqu’à 4 h du matin pour finalement le découvrir à la morgue.

Le lendemain ont eu lieu les obsèques dans l’église chaldéenne voisine, l’église était bondée, c’était très impressionnant, il y avait 15 cercueils alignés dans le choeur, les autres victimes ont été enterrées dans leur village ou séparément, selon les cas. Des représentants de toutes les communautés chrétiennes ainsi que du gouvernement étaient là, notre patriarche a parlé ainsi que le porte-parole du gouvernement et un religieux, chef d’un parti islamique ( Moammar el Hakim). La prière a eu lieu dans une grande dignité et sans manifestations bruyantes. Le père Saad, responsable de cette église avait aidé les gens à prier à mesure qu’ils arrivaient, avant que ne commence la cérémonie.

Les 2 jeunes prêtres ont été enterrés dans leur église dévastée, il y a un cimetière sous l’église, avant d’être enterrés on a fait entrer les cercueils dans l’église pour qu’ils lui fassent leurs adieux.

Au début, nous ne savions rien des victimes, nous ne connaissions personne directement, sauf le père Raphaël, prêtre très âgé, nous sommes allées à cet hôpital pour le visiter et visiter les blessés qui y étaient. Ce sont les familles qui nous conduisaient de chambre en chambre ainsi que les cadres de l’hôpital qui nous indiquaient les blessés. Par hasard tous étaient des femmes ou des jeunes filles, toutes blessées par balle, ce n’est pas comme dans une explosion ou on peut se faire arracher un bras ou une jambe. Nous sommes restées à côté d’eux sans parler beaucoup, c’était eux qui parlaient ou leur famille, chacun revivait son histoire en nous la racontant.

Comme l’attaque a eu lieu un Dimanche à la messe, des membres d’une même famille ont été tués ou blessés, certains en protégeant leurs enfants. Nous avons été frappés par leur calme et leur foi quand ils racontaient, nous sentions que c’était des gens revenus d’un autre monde et qu’à ce moment là, plus rien ne comptait que la rencontre proche avec le Seigneur, ils ne pensaient plus à rien et priaient seulement, et cela a duré 5 heures…

Le Vendredi après midi les jeunes de plusieurs paroisses sont venus pour aider à déblayer et nettoyer un peu, et le Dimanche suivant le 7 Novembre tous les prêtres syriens et chaldéens de Bagdad qui étaient libres ont célébré la messe dans cette église vide et dévastée sur une table de fortune, il y avait peu de monde car cette messe n’avait pas été annoncée, nous n’y sommes pas allées car nous ne l’avons pas su, c’était très émouvant.

Il y a un sursaut de foi et de détermination surtout chez les prêtres restant à Bagdad qui disent : ils veulent nous chasser et nous exterminer mais nous sommes là et nous resterons, depuis 14 siècles vous n’avez pas pu en finir avec nous. L’histoire des chrétiens d’Iraq est une longue histoire de persécutions, de martyrs, de chrétiens chassés et déplacés.

Nous pensons à la phrase du psaume 69 : « Plus nombreux que les cheveux de la tête, ceux qui me haïssent sans cause » et nous pensons surtout à Jésus, haï sans raison, alors qu’il passait en faisant le bien.

Nous terminons cette lettre avec le cri d’un enfant de 3 ans qui a vu tuer son père et qui criait : « ça suffit, ça suffit », avant d’être tué lui aussi ; oui vraiment avec notre peuple, nous crions aussi : ça suffit.

Vos petites soeurs de Bagdad Alice et Martine.

https://www.facebook.com/notes/454093742231226/

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Chez Abbé Gilles par divers moyens je cherche à défendre la vie, à encourager la foi chrétienne, à faire valoir la tradition catholique, à édifier le Mariage en son lien au Créateur, à encourager les familles et les individus, et à appuyer les disciples missionnaires de Jésus.  G.S.

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En finir avec la peine de mort par Mario Marazziti - Journée mondiale contre la peine de la mort par Thomas Yadan

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En finir avec la peine de mort

https://www.lemonde.fr/idees/article/2007/02/02/en-finir-avec-la-peine-de-mort-par-mario-marazziti_862909_3232.html

par Mario Marazziti

La peine capitale est régulièrement appliquée dans 54 pays, il faut les convaincre d'y renoncer.

Penthotal, curare, chlorure de sodium. Je te fais asseoir, je te paralyse, je te congèle. Une mort sans douleur. Sans douleur ? La guillotine aussi devait "humaniser" la mort. Rapidité, précision. L'injection létale devait procurer, enfin, une mort propre. Indolore.

Pas comme le cyanure des chambres à gaz, avec sa mort lente par étouffement. Pas comme la lapidation, si archaïque et barbare, ou le peloton d'exécution, si imprécis. Pas comme la pendaison : la tête peut être arrachée, ou la mort plus lente. Tout cela paraît trop barbare, peu fiable. Pas comme la chaise électrique, qui fait parfois brûler la tête, ce qui n'est pas agréable à regarder. Les exécutions "s'humanisent" aussi pour ceux qui y assistent et pour ceux qui administrent la mort.

La première exécution par injection létale s'est déroulée au Texas en 1982. Carroll Pickett, un pasteur méthodiste, a accompagné les 95 premiers condamnés à mort. Il m'a raconté qu'on a fait des essais pendant un mois, qu'ils ont décidé de fixer le brancard au sol, s'étant aperçus que si le condamné se débat, il s'en va dans tous les sens. Et quelquefois l'aiguille sort de la veine : c'est la raison pour laquelle on utilise les deux bras. L'un des deux est en réserve. Puis, tout s'arrête. Il n'y a pas de réaction, parfois un demi-sourire, la respiration cesse. La réalité est tout autre. Une substance à base de curare paralyse les muscles, tandis qu'une autre congèle et détruit. Mais la sensibilité ne disparaît pas, seulement la possibilité de hurler et de se rebeller contre l'horreur. On a la sensation d'exploser de l'intérieur et on ne peut pas même crier. C'est ce qu'a expliqué le British Medical Journal.

John Paul Stevens, juge à la Cour suprême des États-unis, a déclaré qu'il est interdit de tuer de cette façon les chiens ou les chats. En Floride, un condamné a mis trente minutes à mourir. En 2001, ils avaient renoncé à utiliser la chaise électrique, parce qu'un condamné avait été carbonisé. Si ce procédé est le meilleur que le monde ait pu inventer pour donner une mort "propre", il y a quelque chose qui ne va pas. Et qu'il faut faire cesser immédiatement. Un moratoire universel des exécutions doit être introduit au plus vite. Vers l'abolition totale. Tel est le sens de la campagne menée par l'Italie, la France et l'Allemagne en faveur d'une résolution des Nations unies.

La majeure partie des exécutions dans le monde ont lieu en Chine, le reste étant réparti entre l'Irak, l'Arabie saoudite, Singapour, les États-unis, le Japon et l'Inde. Mais, désormais, 54 pays "seulement" continuent à l'appliquer régulièrement. Les abolitionnistes sont au nombre de 90, dont 40 le sont devenus dans les quinze dernières années, ce qui témoigne d'un changement culturel au niveau planétaire. Parmi eux, 54 pays sont abolitionnistes de fait ou ont proclamé un moratoire des exécutions, même si la peine de mort y est encore en vigueur.

Dans aucun pays où elle est appliquée la peine de mort n'a fait baisser le nombre de crimes graves, et aucune statistique n'indique qu'elle puisse avoir un effet dissuasif. On peut même citer le cas inverse, celui du Canada, où le taux de criminalité a baissé de plus de 20% depuis que la peine de mort a été abolie en 1976. Presque toujours, la peine de mort est une solution de type militaire pour régler des questions sociales qu'on est incapable d'affronter. Elle parle toujours aux instincts les plus bas de l'homme. Fonder son rejet ou sa nécessité sur des sondages d'opinion s'inscrit dans le droit-fil des pogroms et lynchages du passé: cela réduit les élus à un rôle d'enregistreurs et fait tomber le leadership, l'humanisme et la démocratie dans un populisme plébiscitaire.

La peine capitale entend lutter contre la mort, mais en réalité elle légitime au niveau le plus élevé, celui de l'État, et au nom de tous, le fait que la vie puisse être ôtée. Ainsi s'étend une culture de mort. Utilisée contre les opposants politiques ou religieux, les minorités sociales ou culturelles comme une solution de facilité pour l'opinion publique dans les pays autoritaires, elle n'est pas exempte de racisme et de discriminations dans les grandes démocraties : aux États-unis, les gens de couleur et les Latinos ont neuf fois plus de probabilités d'être exécutés qu'un Blanc issu d'un milieu aisé convaincu du même délit.

C'est une drôle de justice, dans laquelle les droits humains dépendent de la géographie. Aux États-unis, la moitié des exécutions sont concentrées au Texas, et la moitié de celles-ci dans le comté de Harris (Houston). La Bible Belt du Sud (ceinture biblique) comptabilise à elle seule presque toutes les exécutions capitales des États-unis. Et le taux de criminalité y est, lui aussi, trois fois plus élevé que dans les autres États d'Amérique. Le nombre d'erreurs judiciaires est bien plus élevé que les 124 détenus innocents remis en liberté après avoir passé trois ans dans le couloir de la mort.

Mes recherches personnelles et la correspondance avec plus de 2,000 détenus dans les couloirs de la mort m'ont amené à la conclusion que 13% à 15% des condamnés à mort américains sont innocents. Au Japon, la date de l'exécution n'est jamais communiquée aux familles, ni au condamné. Celle-ci peut avoir lieu après des mois, voire des années : chaque fois que la porte s'ouvre, cela peut être pour recevoir de la nourriture, du courrier, une punition, ou la mort. Aucune légitime défense de la société vis-à-vis des violents ne peut être invoquée lorsqu'on tue à froid, après des années, quelqu'un qui n'est plus en état de nuire.

Il y a une part de torture mentale qui est inéliminable dans toute condamnation à mort, parce qu'on meurt mentalement dix, cent, mille fois. Esclavage et torture sont considérés aujourd'hui comme des pratiques barbares, même si elles ont été jugées normales, et même nécessaires, durant des siècles. Une grande partie du monde considère aujourd'hui la peine de mort comme une pratique barbare. Le Tribunal pénal international ne l'applique plus, même pour les crimes contre l'humanité, et le troisième millénaire a besoin, au plus vite, d'un droit plus humain.

L'Europe est le premier continent au monde sans peine de mort. Certains soutiennent que c'est parce que c'est un continent sécularisé, désespéré, qui ne croit plus à la vie après la mort. C'est une observation qui n'a pas de sens. Après avoir vu trop de morts sur son sol, deux guerres mondiales, la Shoah, l'Europe s'est repensée, sans guerres offensives et sans peine de mort. Culture laïque et racines judéo-chrétiennes se sont rencontrées en une synthèse qui connaît la réhabilitation comme dimension fondamentale de la justice. C'est une différence de taille vis-à-vis des États-unis et de son appel à une justice "distributive" autant invoquée qu'inhumaine. Aucune exécution n'a jamais rendu la vie aux victimes ; au contraire, elle en a créé de nouvelles (y compris les familles des condamnés à mort, totalement ignorées). Loin de guérir les blessures des familles de ceux qui sont exécutés, on les congèle dans l'attente d'une guérison qui n'arrive jamais, figées dans la haine.

Les nations modernes doivent renoncer à la peine capitale pour ne pas rabaisser l'État au rang de ceux qui donnent la mort, jamais. Pour faire mieux que tous les Saddam Hussein, toujours. Une démocratie mûre découvre que la peine capitale humilie ceux qui la subissent, mais aussi ceux qui l'administrent. Elle récuse à la racine le principe sur lequel se fonde l'État moderne, le Léviathan de Hobbes, qui s'élève pour défendre la vie et empêcher la vengeance, la violence généralisée.

C'est le parcours biblique qui représente l'évolution de l'histoire humaine : il va de la vengeance disproportionnée à la vengeance égalitaire, et enfin à la protection de la vie de Caïn, à la découverte, dans le Livre de Job, que le souffle de la vie est entre les mains de Dieu, et pas de l'homme, et cela, dès avant le Nouveau Testament et l'amour chrétien pour les ennemis et les violents. C'est le parcours de l'illuministe Cesare Beccaria, qui conteste pour la première fois la peine de mort en 1764, ouvrant ainsi la voie à la première abolition de l'histoire de la part d'un État, le grand-duché de Toscane, le 30 novembre 1786. C'est pour toutes ces raisons qu'a été lancée l'initiative des Journées internationales des villes contre la peine de mort, partie de Rome et de Toscane, et devenue un mouvement mondial qui regroupe déjà six cents villes du monde.

L'engagement diplomatique et culturel de ces prochains mois, en premier lieu pour l'Italie et la France, est de se donner pour objectif une résolution des Nations unies coparrainée par l'UE et par des pays-clés du Sud, tels que l'Afrique du Sud, le Mozambique, le Sénégal, le Liberia, le Brésil, le Mexique, le Chili, le Cambodge, les Philippines..., et pouvant inclure peut-être aussi la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, et Taïwan, pays abolitionnistes "de fait". Il faut éviter qu'un sentiment anti-européen et anticolonialiste puisse être utilisé de manière biaisée et paralysante. Avec de telles prémisses, on peut vraiment gagner.

Mario Marazziti est le porte-parole de la Communauté de Sant’Egidio et cofondateur de la Coalition mondiale contre la peine de mort. 

Point de vue publié par le quotidien Le Monde, Paris, 3 février 2007.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2007/02/02/en-finir-avec-la-peine-de-mort-par-mario-marazziti_862909_3232.html

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JOURNEE MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT POUR UNE JUSTICE SANS BOURREAU

http://evene.lefigaro.fr/celebre/actualite/journee-mondiale-peine-de-mort-badinter-994.php

Thomas Yadan pour Evene.fr - Octobre 2007 - Le 10/10/2007

JOURNEE MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT

Le 10 octobre 2007 est organisée, à l’appel de nombreuses organisations abolitionnistes, la 5e Journée mondiale contre la peine de mort. L’occasion de dénoncer la persistance d’un châtiment illégitime et barbare pratiqué dans de nombreuses régions du monde.

Aujourd’hui encore, raisonnent ces mots si éclairés de Robert Badinter : “Après 1981, le combat pour l’abolition, gagné en France, pour moi n’était pas achevé, tant s’en faut. Le refus d’une justice qui tue est un principe universel, comme les droits de l’homme […] Elle ne connaît pas de frontières et doit se poursuivre inlassablement jusqu’à ce que le dernier état qui pratiquerait encore la peine capitale y ait renoncé” (1). Une manière de signifier le caractère extranational de l’abolition. Une manière de préconiser la vigilance et la lucidité car la peine de mort s’exerce toujours dans beaucoup de pays démocratiques, ou non. C’est ce combat que mène, depuis 2002, la Coalition mondiale contre la peine de mort, organisatrice de ces journées de célébration et d’information.

Mobilisation universelle

Parti d’un mouvement citoyen et militant, le 1er Congrès mondial contre la peine de mort a réuni, les 21, 22 et 23 juin 2001 à Strasbourg, plus d’un millier de personnes afin de définir un plan de lutte contre la peine capitale. Un an plus tard, c’est à Rome que les signataires ont fondé la Coalition sous l’autorité légale d’une charte de fonctionnement. Regroupant des ONG (Amnesty internationale, ligue des droits de l’homme, etc.), des syndicats, des juristes, des enseignants, des chercheurs et des associations religieuses ou laïques, la Coalition tente de faire pression sur les Etats et les institutions mondiales (ONU, parlement européen, etc.) contre les gouvernements rétentionnistes.

En 2003 a été organisée la première Journée mondiale contre la peine de mort avec le soutien de nombreux pays tels que la France, le Canada, l’Italie, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples et l'Union européenne. Depuis, les initiatives se succèdent et les actions semblent de plus en plus effectives. Le dernier congrès en date a eu lieu à Paris, en février.

Edition 2007

Cette année, en plus des manifestations, conférences, débats, colloques, lobbying, information, etc., il s’agit d’inciter, grâce à une pétition (déjà cinq millions de signatures), l’assemblée générale de l’ONU à adopter un moratoire mondial sur la peine de mort. De Rabat à Porto Rico en passant par Kinshasa, de nombreuses rencontres sont prévues. Le mouvement abolitionniste a déjà organisé une conférence de presse en présence de la Coalition arabe contre la peine de mort, mardi dernier, et une autre, le 4 octobre, avec la Coalition caribéenne. L’Afrique sera également concernée, sans oublier les Etats-Unis où, à New York (siège des Nations Unis), les acteurs et réalisateurs Tim Robbins et Mike Farrell réaffirmeront leur opposition à la peine capitale.Journée mondiale pour l’abolition de la peine  de mort :

Comme tous les ans, cette journée est aussi l’occasion de faire des constats,, évaluer la progression ou la régression du nombre de condamnations, réfléchir sur les causes de la persistance de la peine de la peine de mort et dénoncer l’atrocité des méthodes d’exécution.

Le constat

Il est évident que le constat reste accablant et qu’il oblige à persévérer. Si 133 pays ont aboli la peine de mort légalement ou en fait, il reste 64 pays qui la maintiennent, avec 1591 exécutions et 3,861 condamnations pour l’année 2006.  La réalité serait malheureusement plus dramatique puisque supérieure aux chiffres officiels. Ainsi, une estimation mondiale évalue le nombre de prisonniers en attente de la peine capitale entre 19.185 et 24.646 en 2006. La Chine, l’Irak, le Pakistan, le Soudan, l’Iran et les États-unis représentent à eux seuls 91% des condamnations. De même, les méthodes d’exécution varient selon les pays concernés. En 2007 sont encore pratiqués la décapitation, l’électrocution, la lapidation, l’injection létale, le fusil ou la pendaison… 

Des justifications multiples

La difficulté réside également dans la complexité des raisons de la pratique de la peine de mort. Si la Cour suprême des États-unis avait déclaré en 1972 la peine de mort comme contraire à la Constitution, un retour à l’ordre et une augmentation des crimes l’ont incitée à modifier sa jurisprudence.   Or, pour une démocratie, une telle pratique devient d’autant plus grave qu’elle destitue la justice de sa dignité et de sa légitimité en faisant abstraction des inégalités sociales et de l’absoluité de la personne humaine.

Les États islamistes (Arabie saoudite, Iran, etc.) qui pratiquent la peine de mort font, quant à eux, reposer le maintien de la condamnation sur le respect de la loi divine. Ce n’est donc plus le pragmatisme ou le réalisme mais une certaine interprétation de la morale qui rentre en jeu. Il est en effet difficile de dénoncer un acte barbare sans entendre au loin les injonctions différentialistes critiquant les ingérences culturelles occidentales ?  Mais encore une fois, pour les abolitionnistes, l’argument ne tient pas si l’on considère que le caractère sacré de l’homme transcende les terres et les drapeaux. Dans ce contexte, l’universalisme des droits de l’homme ne pourrait apparaître, selon eux, comme une forme implicite d’impérialisme. 

Lutter pour le droit à la vie

Mais plus qu’un combat de droit, l’abolition engage l’humanité de l’homme, son caractère sacré. Et la peine de mort est l’expression de cette défaite de l’homme, de la transgression d’une éthique basée sur la vie. De même pour les abolitionnistes, la justice ne doit pas fonder ses principes sur des inclinations, des ressentiments ou un rapport comptable de créanciers et débiteurs (Nietzsche).  Son projet est de briser l’enchaînement de violence afin de transformer la colère et la vengeance en une sanction et une réparation dignes. Car, comme le notait Badinter, “La mission de la justice n’est pas seulement répressive. Dans ses décisions s’inscrivent les valeurs morales essentielles d’une société”  qui sont essentiellement le droit à la vie comme corollaire de l’universalité des droits de l’Homme. 

 En clair, la justice ne doit pas être l’expression de la volonté de vengeance, de la vindicte populaire ou le moyen ultime de répression. Elle n’est pas non plus l’interprétation erronée de la loi du talion. Car à ceux qui voient encore aujourd’hui dans le proverbe “oeil pour oeil, dent pour dent” un appel explicite à la violence et au meurtre, Levinas répondait avec subtilité : “Le principe d’apparence si cruel que la Bible énonce ne recherche que la justice.

 Il s’insère dans un ordre social où la sanction si légère soit-elle ne s’inflige en dehors d’une sentence juridique [..] l’humanité naît dans l’homme à mesure qu’il sait réduire les offenses mortelles à des litiges d’ordre civil, à mesure que punir se ramène à réparer ce qui est réparable et à rééduquer le méchant. Il ne faut pas une justice sans passion seulement. Il nous faut une justice sans bourreau.” 

Thomas Yadan pour Evene.fr - Octobre 2007


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